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applaudissements chaleureux le leur ont prouvé. Les vues générales sont une des nécessités de l’ère présente. Il y a à cela divers motifs de la plus haute portée. On me demandait l’autre jour d’exposer les principes et les aspirations de l’école néo-encyclopédique. L’occasion s’en trouvera peut-être quelque jour. Pour aujourd’hui j’ai suffisamment abusé de votre attention.

Je ne devrais pas cependant m’en tenir là, car il y a toute une portion de l’enseignement sur laquelle il serait convenable de faire porter aussi notre analyse. Je n’ai rien dit de l’enseignement musculaire qui vient d’être donné sous nos auspices. Ne seriez-vous point capables de goûter, après les aperçus géologiques ou les récapitulations historiques, quelques réflexions sur les aspects et les mérites respectifs de l’escrime du fleuret et de celle du sabre, ou bien sur la méthode américaine de boxe opposée à l’anglaise, ou bien encore sur les rapports du style et de la vitesse pour la nage en outrigger ?… On m’assure qu’il y en a parmi vous, messieurs, à qui ces choses sont étrangères. Je n’y veux point croire, mais, comme l’heure s’avance, nous ferons l’expérience l’année prochaine. Et d’ici là, ne manquez pas de méditer sur cette parole que nous léguèrent les anciens : Homo sum et nil humani a me alienum puto, ce qui doit se traduire ainsi : « Je veux être un homme complet et rien de ce qui fortifie et virilise l’humanité ne doit m’être inconnu. »


Pierre de Coubertin.


imprimeries réunies s. a. lausanne.