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maintenir de façon durable, et trois fois la détente des ressorts intérieurs ou la menace agressive du dehors l’ont abattue.

Après l’université de Neuchâtel, que représentait M. Jéquier, l’université de Fribourg nous a apporté un précieux concours en la personne de deux de ses plus distingués professeurs, M. Zeiller et M. de Labriolle. M. Zeiller, sous le titre : De la cité grecque à l’empire byzantin, nous a présenté en réalité tout le panorama du monde ancien. Là encore, messieurs, la tyrannie des manuels pèse sur nous. Nous apprenons la Grèce et Rome comme s’il s’agissait de puissances successives et distinctes. En fait, l’hellénisme a vécu bien avant la république romaine et bien après l’empire romain. Il englobe et surmoule, si l’on peut ainsi dire, l’épopée latine ; il est l’ornement du fameux édifice romain, et quand les barbares d’Occident ont, presque malgré eux, jeté bas cet édifice, lui, retiré vers l’Orient, y survit bien longtemps encore. En nous rappelant qu’Alexandre le Grand, qui fut en réalité le roi des Hellènes, a porté l’hellénisme jusqu’au bassin de l’Indus et au plateau de l’Asie centrale, en sorte qu’« on a parlé grec en Bactriane, aux pieds du Pamir, et que, plusieurs siècles après Alexandre, on représentait encore chez les Parthes les tragédies d’Euripide », en nous rappelant que des six capitales de l’empire romain, Constantinople, Alexandrie, Antioche, Rome, Carthage et Lyon, les trois premières ont été jusqu’au bout des foyers helléniques d’une extraordinaire puissance d’irradiation, en nous rappelant enfin que l’empire grec dit byzantin a duré mille ans, ce qui n’aurait pu être le cas s’il n’avait comporté que des éléments de décadence, M. Zeiller a posé dans nos