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pas être votre indulgence envers moi, lorsque m’incombe la tâche de réunir en une vision générale encore plus brève l’essence de ce qui s’est enseigné à l’Institut pendant cette première partie de la session de 1917 ?

Aussi bien ne tenterai-je pas une pareille analyse dans le sens strict du mot. Je crois mieux faire en évoquant simplement quelques sommets, quelques sites entrevus au passage. Ce seront, si vous le voulez bien, comme des impressions de voyage à travers un monde d’idées.

Des cours proprement dits, j’extrairai peu de chose. Je ne veux mentionner les leçons d’hygiène et d’anatomie données par le Dr Cérésole et le Dr Reinbold que pour les remercier et louer la façon dont ils ont su rendre accessibles à des auditeurs novices en la matière des sujets que leur complexité scientifique risquait de faire paraître rébarbatifs. Par son cours d’histoire des exercices physiques, le Dr Messerli nous a rappelé, tant en évoquant l’athlétisme grec et la chevalerie du moyen âge qu’en esquissant les figures contemporaines d’un Jahn, d’un Ling et d’un Arnold, le rôle que joue dans les destins nationaux la force acquise dans les jeux virils. Cette leçon est demeurée si longtemps oubliée que les peuples ont bien de la peine à la rapprendre. La force de la cité, disait l’adage romain, est faite des forces additionnées de chacun de ses citoyens. Volontiers on commente ces mots célèbres, mais toujours dans le sens figuré ; prenons-les dans le sens propre. C’est ainsi qu’il faut les entendre et les mettre en pratique. Donc, si vous voulez, messieurs, que la Suisse de demain soit puissante, veillez à accroître le capital musculaire de ses fils.

C’est là déjà de la « pédagogie sportive. » Ces deux mots se sont trouvés accolés pour la première fois : sujet