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de rétablir les Jeux Olympiques, M. Michel Bréal, enthousiasmé, m’annonça qu’il offrirait une coupe d’argent destinée à récompenser le coureur capable de renouveler l’exploit classique… sans en mourir. On sait de quelle façon fut courue la première course de Marathon à Athènes, en 1896, et comment le vainqueur, un berger du nom de Spiridion Louys s’était entraîné en jeûnant pendant deux jours et en passant la nuit en prières devant les saintes images. Depuis lors, nous n’avions jamais vu entrer dans les stades olympiques de coureurs aussi frais que ceux du 22 août 1920. Le premier était un Finlandais et le second un Esthonien ; les deux jeunes républiques s’adjugèrent ainsi des lauriers convoités. Le troisième, un Italien, après avoir franchi le poteau fît, sur la piste même et devant les tribunes stupéfaites, un double saut périlleux destiné à prouver qu’il n’était aucunement fourbu ; vint ensuite un Belge qui s’imposa un tour de piste supplémentaire en portant une sorte d’écu aux couleurs nationales ; ces jolis exploits furent l’objet d’ovations enthousiastes.