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à travers l’histoire sud-américaine

et le principe unitaire ; l’un issu du sol même et rendu prestigieux par l’exemple encourageant des États-Unis, l’autre fortifié par les incessants apports de l’action européenne. La victoire fédéraliste une fois affirmée, le cinquième acte commence. Les collectivités s’organisent et progressent à pas rapides. L’avenir est maintenant devant eux, un avenir tel qu’aucune portion de l’univers n’en a jamais contemplé de pareil, car nulle part ni à aucun moment il n’a été fait, dans les possibilités humaines, une telle part éventuelle à la paix, à la richesse et à la liberté.


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Laissant complètement de côté la question de l’origine des populations indigènes du continent américain, question que la science actuelle ne permet guère d’aborder utilement et qui au surplus n’éclairerait point notre sujet, nous constaterons ce fait que la civilisation primitive s’est développée dans les régions occidentales, c’est-à-dire le long de l’océan Pacifique. Cela est exact de l’Amérique du Nord, demeurée très retardataire puisqu’elle était encore, à l’époque des voyages de Colomb, quasi néolithique et que, dans le sud-ouest seulement, les Indiens commençaient à se servir de briques crues pour édifier leurs pueblos rudimentaires ; cela est bien plus exact de l’Amérique du Sud où, en regard des peuplades barbares qui parcouraient les forêts brésiliennes ou les pampas argentines, florissaient sur les hauts plateaux des Andes de puissants empires fortement organisés et armés. Enfin dans l’Amérique centrale, tandis que les Aztèques et surtout les Mayas avaient atteint une prospérité remarquable, les plus belles îles des Antilles, ces îles dont Colomb émerveillé écrivait qu’« on y voudrait vivre à jamais, car on n’y conçoit ni la douleur ni la mort », étaient aux