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à travers l’histoire sud-américaine

vinces demeurèrent colombiennes. En 1827, la guerre sévissait entre le Brésil et la Plata pour la possession de l’Uruguay : guerre qui du moins se termina de façon raisonnable, puisque les deux gouvernements s’accordèrent pour renoncer enfin à leurs ambitions inconciliables et pour reconnaître l’indépendance de l’Uruguay. Puis vinrent les guerres suscitées par le dictateur argentin Rosas qui, non content d’attaquer ses voisins, bravait les puissances européennes et vit plusieurs fois les flottes française et anglaise bloquer les côtes de son pays. Ce despote finit par ameuter contre lui les gouvernements du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay et une « armée libératrice » livra bataille à ses troupes lesquelles furent défaites à Monte Caseros le 3 février 1852. À l’ouest, de nouveau, Équatoriens et Colombiens en vinrent aux mains en 1863 ; les seconds prenaient les armes pour abattre, disaient-ils, le régime théocratique auquel Garcia Moreno avait soumis les premiers, mais avec la secrète ambition de rétablir sur les trois provinces dont se composait la république de l’Équateur la domination colombienne qui avait existé jadis.

L’Espagne avait fini très tardivement par reconnaître diplomatiquement certains des États indépendants issus d’elle, mais elle l’avait fait de mauvaise grâce et, de même qu’en 1812 l’Angleterre était revenue à la charge contre les États-Unis, en 1864 les Espagnols tentèrent de reprendre pied sur la côte du Pacifique. Leur agression injustifiée contre le Pérou ne suscita pas seulement un blâme presque unanime en Europe, elle souda ensemble les républiques menacées ; le Chili, plus fort, se jeta vigoureusement dans la lutte. Ce fut pour la jeune marine chilienne l’occasion de succès que ne compensa pas le bombardement destructif de Valparaiso par la flotte ennemie ; l’Espagne dut se retirer et céder. Survint alors la déplorable guerre du Paraguay (1864-1870).

De 1814 à 1840 Francia, ce despote voltairien qui avait