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Ainsi fut fait. M. Le Blanc Smith, secrétaire de l’Amateur Rowing Association était, par bonheur, un homme très conciliant et nullement xénophobe. Il ne fallut rien moins que cette circonstance jointe au prestige dont jouissait l’ambassadeur de France dans les milieux nautiques anglais pour venir à bout des résistances. M. de la Chaussée qui apporta à les vaincre beaucoup de calme et de ténacité put enfin faire accepter à Londres le texte suivant : « Le Comité de l’Amateur Rowing Association, ayant pris connaissance des règlements de l’Union des Sociétés françaises de Sports Athlétiques, a reconnu que tous les clubs faisant partie de l’Union sont Ch. Fenwick
m. ch. fenwick
Vice-président de la Société d’Encouragement
des clubs d’amateurs et, après entente avec le comité de l’Union, recommandera l’admission des rameurs envoyés par ledit comité à toutes les régates et concours qui auront lieu sous le patronage de l’Amateur Rowing Association ». En retour, la définition anglaise de l’amateur excluant les ouvriers et en général tous ceux qui exercent une profession manuelle et la définition française n’admettant pas cette exclusion, « le Comité de l’Union s’engage à ne pas envoyer en Angleterre de rameurs ne répondant pas, sous ce rapport, à la définition de l’Amateur Rowing Association ». Cette convention porte la signature de M. Le Blanc Smith, à la date du 5 avril 1892 et la mienne à la date du 8 avril. Allait-elle nous ouvrir Henley ? Rien n’était moins certain. Les régates de Henley, très indépendantes et très autonomes, pouvaient fort bien ne pas tenir compte de la « recommandation » de l’A. R. A. Sans doute, dès cette année-là (1892), le secrétaire du comité de Henley, M. Cooper, accepta pour les Diamond Sculls l’engagement du rameur Mac