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disposé, je lui suggérai la possibilité d’obtenir du Conseil général de la Sarthe le vote d’une légère subvention, permettant l’organisation des championnats provinciaux. M. Lutaud le promit et, sur sa proposition, une subvention de 300 francs fut effectivement attribuée à l’Union peu après. Le 9 juillet, je présentai donc au Comité de l’Union un projet tendant à la création dans les grands centres provinciaux et pour commencer à Amiens, au Mans et à Bordeaux de championnats interscolaires ouverts aux associations Gaston Sévrette
m. gaston sévrette
Proviseur au lycée de Chartres
scolaires de la région. On parla à nouveau à cette occasion de la possibilité d’obtenir une subvention de l’État ou de la Ville de Paris. Je répugnais absolument à la demander. Les quelques cents francs qu’on nous eût remis eussent enchaîné notre indépendance et diminué notre prestige d’initiative privée. Il n’en allait pas de même de subventions locales, en vue de concours déterminés. À l’automne, à Bordeaux où le Stade Bordelais animé par le zèle de M. A. Mangeot donna une réunion à l’occasion de ma visite, je posai des jalons auprès du préfet ; mais mon ami Tissié tenait la place avec sa ligue girondine.

Les deux principaux événements du second semestre de 1892 furent le match à huit rameurs victorieusement couru à Andrésy, le 8 octobre et le « jubilé » de l’Union, célébré du 20 au 27 novembre. Je me réserve de parler dans le prochain chapitre du match d’Andrésy, des négociations qui l’avaient précédé et des événements qui en découlèrent. Avant d’en venir au jubilé, je relève encore quelques faits importants de l’année 1892 : d’abord, un très intéressant projet de M. L. P. Reichel, concernant la fonda-