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LE COMITÉ, LA LIGUE ET L’UNION


Revenu d’Amérique les derniers jours de décembre 1889, je pris aussitôt la direction de la Revue Athlétique. Les conditions de sa publication avaient été arrêtées avant mon départ. La librairie Delagrave l’éditait et l’administrait à charge par moi d’assurer gratuitement la rédaction, c’est-à-dire soixante-quatre pages par mois. Je soutins cet effort pendant deux ans et le trouvai pénible. Mais la nécessité de cet organe était évidente et la revue nous rendit à tous de grands services. Elle publia dans son premier numéro le rapport présenté par moi-même à la réunion du Comité pour la propagation des exercices physiques, tenue à la Sorbonne le 15 janvier 1890 et dans lequel je résumais les travaux de l’année 1889 — et dans son second numéro le rapport présenté le 3 février par M. de Saint-Clair à son Union des Sports athlétiques : « Le Comité de propagation des exercices physiques, y était-il dit, compte sur notre concours ; nous n’y ferons pas défaut. » Mais tout aussitôt M. de Saint-Clair se lamentait sur l’absence de ressources. « Lors de sa fondation, disait-il, l’Union n’avait pas prévu le rôle qu’elle serait appelée à jouer dans le mouvement de la renaissance physique. Notre sphère était limitée alors aux seules sociétés de courses à pied qui avaient à participer aux dépenses nécessaires à l’organisation des réunions interclubs. Nous ne pouvons aujourd’hui leur demander de nous venir en aide pour l’organisation de jeux scolaires qui n’entrent pas dans leur programme. Il faut donc ou nous en tenir à notre programme primitif ou accepter le rôle qui nous est offert. » L’Union, en effet, n’était guère en mesure de fournir un gros effort. Elle comprenait sept sociétés ; trois affiliées : le Racing-Club de France, le Stade français, l’Association Athlétique de Monge, et quatre reconnues : les Francs-Coureurs, l’Association Athlétique Alsacienne, le Sport Athlétique du lycée Lakanal et « La Levrette » du lycée Janson de Sailly, tout récemment fondée, c’est-à-dire : trois clubs