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faut que la vie vous paraisse joyeuse et qu’on entende des cris de joie. Voilà le spectacle qu’il faut se donner. Fêtons, messieurs, dans ce congrès, le retour à la gaieté française, à la vieille gaieté gauloise, et le retour à la vaillance des corps qui est la compagne de la vaillance des esprits ». Le comité d’organisation ayant achevé son mandat, on procéda à la constitution du bureau du congrès. Furent élus : président, M. Jules Simon ; vice-présidents : MM. le général Lewal, le Dr Brouardel, le Dr Rochard, Féry d’Esclands, Ad. Carnot, Kortz. Je demandai comme secrétaire général l’aide d’un secrétaire-adjoint qui fut M. Joseph du Teil.

L’espace me manque pour entrer ici dans le détail des séances. Il y en eut cinq fort bien remplies. L’une fut consacrée à l’équitation. Presque tous les directeurs des manèges parisiens se trouvaient là. Des rapports furent présentés sur l’enseignement du tir et de la gymnastique par le général Tramond, sur la pratique de l’aviron et de la natation par M. Ed. Caillat, sur le sport pédestre, la marche et les courses à pied par M. de Saint-Clair. Je donnai moi-même connaissance des résultats de l’enquête à laquelle nous avions procédé dans les pays anglo-saxons. Les facilités qui nous étaient offertes pour l’impression et l’envoi de prospectus par l’administration de l’Exposition m’avaient inspiré l’idée d’adresser un questionnaire à tous les grands établissements d’enseignement secondaire d’Angleterre, des États-Unis et des colonies anglaises. Je voulais savoir si le « système » d’Arnold s’était étendu partout et si les principes qui en sont la base demeuraient partout en vigueur. J’avais donc rédigé une circulaire et un questionnaire en langue anglaise qui furent envoyés par l’Exposition. Les réponses affinèrent. Presque tous les grands collèges d’Angleterre, plus de quatre-vingt-dix écoles ou universités des États-Unis, l’Université du Cap et les quatre collèges qui en dépendent, les écoles de la Jamaïque et de Hong-Kong, du Canada et de Ceylan, participèrent de la sorte au congrès. Par ces réponses dont presque aucune ne nommait Arnold mais dont toutes concluaient dans le sens de ses doctrines, nous pûmes constater l’absence de fissures dans le bloc pédagogique édifié par son génie.

Les vœux présentés au congrès par MM. le Dr Lagneau, le comte de Montigny, du Teil, Hébrard de Villeneuve, le général Tramond, Mérillon, Lorenzi, délégué de l’Union des professeurs de gymnastique, A. V. Thiriet, président du cercle gymnique de France, eurent trait à l’organisation de cours scolaires d’équitation, à la création de concours régionaux pour l’escrime, à la fréquen-