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leurs enfants les traces inquiétantes, avaient fait chorus. Tout le monde avait crié : sus au latin. Cependant, le latin vivait toujours. Alors, l’Académie de médecine s’était mise de la partie et, étudiant le surmenage par un seul de ses aspects, avait doctement conclu non pas à l’organisation d’un contre-poids sportif mais à la décharge des programmes d’examen. Personne, donc, ou presque personne ne paraissait songer aux exercices physiques et quand Georges Morel
m. georges morel
Inspecteur Général de l’Instruction Publique
alors Directeur de l’Enseignement secondaire
d’aventure M. Legouvé se permettait d’en parler aux lauréats d’une distribution de prix, sa voix n’y trouvait pas d’écho. Celui-là était un précurseur par l’exemple infatigable qu’il donnait. Il y en avait d’autres et notamment le docteur Fernand Lagrange qui travaillait dans l’ombre à cette Physiologie des Exercices physiques[1] dont la publication allait étonner et frapper d’admiration non seulement des hommes de science mais l’élite des profanes et ouvrir à tous des horizons imprévus.

Avant même que fût terminée mon enquête britannique (enquête dont les premiers résultats parurent dans la Réforme Sociale à l’automne de 1886 et dont je présentai un tableau complet à la Société d’Économie sociale réunie le 18 avril 1887, sous la présidence de M. Claudio Jannet, son président d’alors) j’avais commencé d’arpenter le champ de la pédagogie française pour voir ce qu’on en pouvait tirer. J’en avais demandé la permission à l’homme charmant, raffiné et si ouvert qui exerçait alors les fonctions de

  1. À citer aussi le Dr  Rochard qui fut très catégorique en parlant dans un article de la Revue des Deux Mondes de la nécessité d’une réforme générale de l’éducation et notamment de la culture physique.