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AU PIED DU CAPITOLE



Lorsque j’arrivai à Rome, en février 1905, les rouages de préparation de la quatrième Olympiade existaient déjà sous une double forme. D’une part, le grand comité d’initiative créé l’année précédente par le comte Brunetta d’Usseaux n’avait pas été dissous et même le prince Colonna, alors syndic de Rome, en avait, en juillet 1904, accepté la présidence. D’autre part, une commission municipale se trouvait en voie de formation par les soins du comte de San Martino. Le principe en avait été arrêté à la suite d’une visite que M. de San Martino m’avait faite à Paris à l’automne de 1904, en compagnie de M. B. Cagli. Ce dernier était à la tête d’une société dont les ramifications s’étendaient à toute la péninsule et qui avait pour but de développer la venue des touristes étrangers en Italie. Son concours était donc précieux. J’avais été frappé dès le début du souci que M. de San Martino semblait témoigner de centraliser entre ses propres mains la direction effective de l’olympiade. Connu plutôt pour ses goûts artistiques et littéraires, il ne passait pas pour s’être beaucoup intéressé, jusqu’alors, aux questions sportives. Lorsque, sur ces entrefaites, le prince Prospero Colonna donna sa démission de syndic de Rome, il nous apparut que des préoccupations électorales avaient dû influencer le comte. Il aspirait à devenir syndic mais, n’étant pas romain de naissance, y éprouvait des difficultés. Telle est du moins l’explication qui me fut donnée à Rome de différents côtés et qui me parut plausible. Dans ces conditions, la quatrième Olympiade devenait une carte de valeur dans le jeu d’un homme habile : fâcheuse situation.

Sur le conseil du comte Brunetta, j’avais demandé dès mon arrivée la réunion du « grand comité », et aussi que la commission municipale fût complétée. Mais mes demandes restèrent vaines. On les éluda sous différents prétextes. Le comité ne fut point convoqué et, seulement quand mon départ fut proche, le