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prince, comme je l’appris par une lettre du colonel Sapountzakis et, à plus forte raison, sans prendre la peine de me prévenir de ses intentions, il s’était empressé pour flatter le sentiment populaire d’adopter la solution la plus radicale c’est-à-dire de passer outre aux convenances et aux engagements.

Notre collègue, M. Bikelas, adressa aussitôt à tous les membres du Comité International une lettre circulaire demandant la réunion d’un second congrès qui « complèterait l’œuvre du Congrès de Paris » en enregistrant la création des Olympiades grecques et leur attribuant le même caractère et les mêmes privilèges qu’aux Félix Faure
félix faure
Président de la République Française
Olympiades internationales ; elles seraient célébrées dans les intervalles les unes des autres, en sorte qu’il y aurait désormais des Jeux Olympiques tous les deux ans. La plupart des membres du Comité avant de se prononcer en référèrent à moi. Je ne voulais nullement m’opposer au désir de M. Bikelas, bien que le considérant comme prématuré. Les Jeux Olympiques tous les deux ans, cela me semblait indiqué pour l’avenir et trop fréquent pour le présent. Mais la convocation du Congrès ne m’agréait de toutes façons qu’à deux conditions : 1o qu’il ne remettrait pas en question l’œuvre de 1894 et notamment l’institution du Comité International ; 2o qu’il étendrait son action au delà des questions techniques et discuterait aussi des questions théoriques et pédagogiques. Cette double réserve était légitime et raisonnable. Depuis le début de son existence, j’avais fait pour le Comité International passablement de sacrifices ; je n’étais pas disposé à laisser détruire un rouage susceptible de rendre ultérieurement de très grands services non plus qu’à le laisser tomber vis-à-vis de l’organisation hellène en une sorte de vasselage. Quant au Congrès lui-même, il était nécessaire de