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fils aîné du chancelier, avec le Docteur Gebhardt comme secrétaire. Sur ces entrefaites vers la fin de l’année 1895, un mouvement véhément de protestation s’éleva en Allemagne, la National Zeitung ayant reproduit et commenté favorablement la réponse faite par la Central Ausschuss zur Forderung der Iugend und Volksspiele à l’invitation qui lui avait été adressée d’Athènes. Cette réponse était un refus formel basé sur une prétendue interview dans laquelle, six mois plus tôt, j’aurais avoué avoir fait de mon mieux pour éviter que les Allemands ne participassent au congrès de 1894 et souhaiter vivement qu’ils ne vinssent pas à Athènes. L’assertion était insensée. Et vraiment, c’était bien la peine de m’être exposé à me priver du concours des gymnastes français en exigeant que les Allemands fussent invités pour être ensuite rendu responsable de leur absence. En un clin d’œil le mouvement s’étendit ; ce fut en Allemagne un concert de malédictions auquel la presse grecque fit écho avec un superbe entrain. « Les propos attribués à Fr. Kemény
m. fr. kemény
Membre du Comité International Olympique pour la Hongrie
M. de Coubertin, écrivait le correspondant du Temps à Athènes, le 4 janvier, ont provoqué une véritable tempête en Grèce et en Allemagne ». J’écrivis immédiatement au Prince royal, au Docteur Gebhardt, à M. Rangabé et surtout à la National Zeitung. Le baron von Reifenstein qui avait assisté à titre individuel au congrès de Paris et y avait été fort bien traité, vint loyalement à la rescousse ainsi que le directeur du Spiel und Sport qui avait reçu et publié tous les communiqués relatifs au congrès. M. Rangabé m’écrivait de Berlin le 5 janvier ; « Ce démenti était très nécessaire car l’irritation en Allemagne avait pris des dimensions inquiétantes et même gagné la Grèce. Hier encore j’ai reçu une cinquan-