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Toutes les séances eurent lieu à la Sorbonne et furent suivies avec une grande assiduité. M. Gréard y parut fréquemment. Les délibérations furent approfondies et calmes. L’unanimité se rencontra pour décider du rétablissement des Jeux Olympiques et de la constitution du Comité International. Ainsi qu’il appert d’un article que j’avais publié dans la Revue de Paris à la veille de l’ouverture du Congrès, c’était pour 1900 qu’avec le vingtième siècle était prévue l’ouverture des modernes olympiades. Ces six années avaient paru nécessaires à la préparation d’une si grande entreprise. Au cours du Congrès l’impression se modifia : six ans, c’était bien long. Pourquoi pas — puisque Paris s’imposait en 1900 — pourquoi pas une autre ville en 1896 ? Mais alors il fallait Athènes. Après m’être enquis auprès de M. Bikelas des ressources que présentait la capitale grecque, nous résolûmes, lui et moi, de la proposer comme site initial. Je retrouve ce petit billet du délégué Hellène, daté du 19 juin : « Je ne vous ai pas vu après notre séance pour vous dire combien j’ai été touché de votre proposition de commencer par Athènes. Je regrette de ne pas avoir pu au moment l’appuyer d’une manière plus chaleureuse ». Ainsi le sort en était jeté. Nous avions deux ans devant nous pour remuer l’Hellade et lui faire accepter et réaliser un projet auquel elle ne se trouvait préparée ni en action — ni même en pensée.