Page:Coubertin - Pages d’histoire contemporaine.djvu/309

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LOIS SOCIALES


15 juin 1906.

Frédéric Le Play dont on vient d’inaugurer le monument et de célébrer le centenaire — centenaire de sa naissance, bien entendu, puisque la plupart de ceux qui se sont réunis aux fins de lui rendre cet hommage mérité l’avaient connu et avaient été orientés par lui vers les études sociologiques — Frédéric Le Play a eu ce malheur qu’on a fait de ses idées un musée au lieu d’en faire de la graine à ensemencement. Il en est résulté d’austères vitrines au lieu d’une abondante récolte de sagesse et de bon sens.

Un double enseignement nous venait de lui que, de la sorte, la France n’a pu recueillir ; elle en avait besoin à l’heure où il en formula les principes ; elle en a bien plus grand besoin aujourd’hui. Et puisque, me semble-t-il, ses apologistes ont insuffisamment mis en relief ce résultat de ses géniales recherches, qu’on me permette d’ajouter une manière de post-scriptum aux éloges dont ici même sa mémoire a reçu récemment le tribut.

Le Play nous a appris que les nations étaient maîtresses de leurs destinées… Ne riez pas. Ce n’est pas là apparemment une de ces vérités qu’on place d’office dans le patrimoine du bon M. de La Palice puisque personne parmi nous n’y croit plus ou que, du moins, nul ne se comporte