Page:Coubertin - Pages d’histoire contemporaine.djvu/128

Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
nos historiens

délicatement le terme république, — de même que, dans les atlas et les manuels géographiques, on s’obstine à ignorer le département français et à rénover les provinces déchues ; dans quel but ? afin d’insinuer que la partie de la Lorraine demeurée française devra logiquement, dans l’avenir, faire retour à l’Empire ; ce détail d’apparence minime est le germe d’un droit éventuel sur Nancy, germe qu’on sème à pleines mains à travers les jeunes esprits. De telles malhonnêtetés peuvent être inconscientes, ce n’en sont pas moins des malhonnêtetés.

Rien de pareil chez les historiens de notre école nouvelle ; un tel procédé les révolterait comme un éclat boueux qui sauterait au visage de la science : le triple respect de la vérité, d’eux-mêmes et de la patrie les préserve d’y avoir recours.

Mais, dites-moi, chers concitoyens, nous autres — leurs lecteurs — sommes-nous assez fiers de ces hommes et avons-nous conscience de leur avoir assuré les succès dont ils étaient dignes ?