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notes sur l’éducation publique

voilà une, singulièrement suggestive et impressionnante !

Ce globe se meut et ses mouvements règlent notre vie : sa translation autour du soleil engendre les saisons, sa rotation sur lui-même, la succession des jours et des nuits. À l’étude de ces phénomènes très simples, il faut se garder de mêler l’histoire des grandes découvertes : ce n’est pas le moment d’insister sur les longues ignorances des ancêtres et de conter comment Copernic au xvie, Keppler au xviie siècles, ont aperçu et proclamé la vérité. Mais ce qui est plus fâcheux encore, c’est de mêler à la notion réelle de la sphéricité de la terre ou à celle de son aplatissement polaire, la notion artificielle des solstices et des équinoxes, de l’équateur, des tropiques et des méridiens. Ces données, cérébralement, ne s’accordent point. Sur la surface terrestre, encore vierge et associée tout entière, dans le jeune esprit qu’il s’agit de former, à l’idée des forces naturelles, vous inscrivez les lignes fictives, les points conventionnels dont l’usage a été suggéré à l’homme par des siècles d’expériences, de déboires et de tâtonnements : invention géniale à coup sûr mais l’une des moins spontanées, des plus complexes parmi celles que relatent les annales du