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notes sur l’éducation publique

désillusions. En France, on ne parvient pas à le fonder définitivement : il faut sans cesse en remanier les programmes et nonobstant les « campagnes » que mènent périodiquement en sa faveur des publicistes à la mode, comme Raoul Frary ou Jules Lemaître, l’opinion demeure méfiante.

Mais il y a un symptôme plus important à noter que le degré de succès réalisé ici ou là ; c’est la persistance et même l’aggravation du surmenage. Que l’enseignement soit classique ou moderne, littéraire ou scientifique, il n’en sévit pas moins et la bifurcation a manqué son effet de remède préventif ; car c’est depuis la mise en vigueur de ce système que le surmenage a pris, en bien des pays, un caractère aigu et s’est affirmé comme un péril imminent. Le surmenage est donc un des aspects du mal, mais ne représente pas le mal tout entier.

Il existe une profonde différence entre l’ordre secondaire et les deux autres au point de vue de leurs rapports avec la société en général. L’école primaire et l’université ont devant elles un but immuable ; leurs besoins sont simples :