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notes sur l’éducation publique

un peu routinier, tandis qu’on ne doit pas craindre d’apporter à la rénovation de l’ordre secondaire une audace révolutionnaire et iconoclaste, réservant pour l’ordre supérieur des procédés inspirés d’un large libéralisme. En éducation physique, il convient de concilier les méthodes, et c’est par une neutralité respectueuse que s’apaiseront les conflits de l’éducation morale. Enfin, la sagesse conseille d’accepter, sans arrière pensée, le contrôle de l’État et de ne pas s’attarder, à cet égard, dans des luttes stériles. L’initiative privée, d’ailleurs, n’est pas annulée, puisqu’en dehors de l’aide qu’elle peut apporter à l’État sur bien des points de détail, un important domaine lui demeure acquis. Enfin, la rentrée si heureuse de l’adolescent au foyer familial compense précieusement les ébranlements passagers qui peuvent résulter des exagérations féministes.

L’impression d’ensemble est donc optimiste et confiante. Reconnaissons toutefois que la route à parcourir n’est point exempte d’embûches ; une conception de la démocratie souvent étroite et contraire aux faits — une confiance béate et aveugle dans l’infaillibilité de la science — des habitudes routinières qui tendent à ne réformer souvent que les façades — une hâte