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notes sur l’éducation publique

l’effet produit, si rien ne le prolonge, ne saurait avoir ni consistance ni durée. Les visites des monuments, les séances dans les musées se règlent de la même façon naïvement administrative ; il faudrait réserver ces jouissances esthétiques à ceux qui peuvent en profiter et les faire désirer aux autres — seul moyen de les rendre au moins attentifs à la valeur de l’art. Parmi les professeurs, on trouverait certainement les éléments d’une petite commission artistique qui, selon les cas, prendrait l’initiative des mesures désirables ou exercerait le contrôle sur les entreprises des élèves. Je voudrais que ceux-ci eussent des sociétés chorales et instrumentales et un atelier libre pour le dessin, l’aquarelle et le modelage — que des séances musicales régulières et une exposition annuelle vinssent apporter à ces groupements l’encouragement nécessaire Mais, direz-vous, cela met en jeu la vanité. Belle affaire ! Où prenez-vous donc qu’on puisse faire une éducation sans avoir recours à la vanité ?

Telle est la forme sous laquelle le collégien peut, le plus sûrement, être initié à l’art et en