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l’éducation des femmes

une « senior wrangler » ou quelque autre glorieuse lauréate, on surprendra parfois une indignation muette, une secrète fureur contre la pensée qui y avait présidé ; et cela n’est pas bien étonnant, car l’école professionnelle, ainsi conçue, supprime tout à fait la part de l’idéal et rabaisse plutôt qu’elle n’élève. La femme aime encore mieux qu’on s’en remette à son instinct des soins de lui suggérer ce qu’on ne lui apprend pas, que de se voir convier à l’école pour n’y acquérir que des notions si terre à terre ; l’ignorance lui paraît préférable à de tels apprentissages. De sorte qu’à mon avis, les écoles professionnelles de jeunes filles, loin d’en détourner leurs élèves, les ont souvent poussées vers les exagérations féministes.

Mais qu’est-ce au juste que l’économie domestique ? Que d’autres en cherchent la définition académique ; pour moi, je songe à cet intéressant petit volume dans lequel l’architecte Viollet le Duc raconte « comment on bâtit une maison ». Çà et là, le texte est éclairé par des planches explicatives, heureusement combinées, qui reproduisent la coupe de la maison et mettent en relief les problèmes de la construction et la façon dont on doit les résoudre. Eh bien ! l’économie domestique me paraît être l’archi-