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notes sur l’éducation publique

Les Anglo-Saxons ont créé un troisième type extrêmement intéressant, le settlement. La thèse philosophique qui sert de base à l’institution est que, pour que la confiance naisse entre les classes, il doit y avoir contact absolu, c’est-à-dire contact de chaque jour et de chaque heure. Il ne suffit pas que l’ouvrier rencontre le gentleman, reçoive son enseignement, cause avec lui et profite de sa science ; il faut qu’il le voie vivre et alors ce ne sont pas seulement des préjugés (indéracinables autrement) qui s’affaiblissent et meurent, c’est tout l’équilibre social qui se révèle à l’ouvrier et cette révélation l’aide, plus que n’importe quel appui, à s’élever lui-même. Chaque collaborateur du settlement y vient résider plus ou moins longtemps, selon son genre d’occupation ou les loisirs dont il dispose. Cours, conférences, débats y alternent avec le sport et les arts. Le Cercle est, souvent, sous l’influence directe d’une secte, religieuse ou politique ; le settlement qui exige un grand dévouement de la part des résidents est inspiré, en général, par un sentiment religieux large mais profond, ou par un humanitarisme d’un ordre très élevé.

À ce point de vue, l’Université populaire est la plus libre ; elle ne dépend que d’elle-même :