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notes sur l’éducation publique

élevé. Ce qu’il lui faut, c’est un exposé clair et digne de la loi morale, basé sur l’idée de Dieu, suffisant pour lui fournir des règles de conduite si nulle Église n’est chargée d’y pourvoir et, au cas contraire, ne contredisant en rien l’instruction confessionnelle qu’il doit recevoir.

Je me garderai, bien entendu, de discuter l’influence de l’enseignement moral et religieux sur l’adolescent : elle me paraît indéniable. Si tout le monde n’est pas du même avis, cela provient, sans doute, de ce que cette influence se fait parfois sentir tardivement, quand l’adolescence a fait place à la virilité. Un jeune garçon, élevé en dehors de toute culture morale ou religieuse, peut n’être pas plus mauvais qu’un autre, mais il a des chances de devenir un homme moins bon qu’un autre. Sur un point, toutefois, l’inefficacité de cet enseignement est flagrante : il est totalement impuissant à chasser du collège les mauvaises mœurs. La chose s’impose à tout enquêteur sincère et elle s’explique aisément par ce fait, qu’à part le cas, très rare, d’instincts profondé-