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l’enseignement moral

La renaissance du sentiment religieux au sein de la famille, renaissance très lente mais indéniable puisqu’on peut l’observer un peu partout et qu’elle n’est le monopole d’aucune race devrait être pour l’enseignement public une cause de simplification ; en réalité, elle le compliquera. La simplification est certaine en théorie ; plus la formation morale de l’adolescent sera inspirée et dirigée par les siens, moins ses maîtres auront à s’en préoccuper. Par contre, il faut bien admettre que l’enseignement moral sera plus délicat et plus difficile à distribuer, lorsque les parents voudront le contrôler. Dans beaucoup de pays, aujourd’hui, dès qu’un élève est inscrit pour suivre le cours d’instruction religieuse, la question se trouve résolue ; il est entré dans une filière et n’a plus qu’à la parcourir jusqu’au bout : la responsabilité des maîtres et celle des parents sont également sauvegardées ; il n’en va plus de même lorsque des convictions raisonnées tendent à prendre le pas sur des conventions établies.

Mais, au collège, un enseignement moral est-il donc indispensable ? Si j’ai des idées personnelles sur la nature divine, sur le destin de