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notes sur l’éducation publique

dissoudre et détruire. Par là se préparent, non point une religion nouvelle, mais des façons nouvelles de comprendre la religion et de la pratiquer, des manières nouvelles de croire et d’espérer. Et, dans l’avenir, si jamais la science, desservie par ses fidèles et s’imaginant posséder une certitude qu’elle ne saurait atteindre, devenait cette religion laïque que des utopistes rêvent d’imposer aux habitants des cités futures, on verrait peut-être, spectacle étrange, les églises émancipées par elle, se faire les asiles de la liberté de penser, opprimée en son nom !… Sans, cependant, porter si loin nos regards dans le champ des hypothèses, contentons-nous d’observer le présent et de constater le raffermissement, la rénovation du sentiment religieux, c’est-à-dire un fait dont la portée pédagogique ne saurait être méconnue.

Ici encore, la famille se place au premier plan. Elle n’était, hier, que la servante docile d’une église déterminée, fût-ce de l’église athée, car l’athéisme est parfois une religion et non l’une des moins fanatiques. Aujourd’hui, elle est autre chose : inféodée à une église, elle