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l’éducation sociale

sociale leur devint même si familière qu’on se prit à croire, au dehors — comme pour la vie sportive — qu’elle avait toujours existé parmi eux et qu’elle était le fruit d’un penchant de race, d’une irrésistible tendance atavique. Certes, les péripéties de son histoire intérieure ont particulièrement préparé le peuple anglais au self-government, mais il est certain qu’il s’y montre bien plus expert et plus habile depuis que le principe de la coopération a été ainsi introduit dans ses établissements d’éducation. D’autre part, rien ne permet de penser que les autres races soient, par nature, rebelles à ce principe et qu’ailleurs, une expérience du même genre soit nécessairement condamnée à échouer. Il va sans dire, du reste, que les formes seront très différentes en Allemagne de ce qu’elles sont en Angleterre — en Italie, de ce qu’elles seront en Suède. Chaque peuple les façonnera d’après son génie propre, d’après ses idées et ses habitudes particulières. La question doit être abordée de plus haut. Quels que soient le gouvernement d’une démocratie, ses institutions politiques, ses aspirations, ses aspects sociaux, elle a besoin de la coopération pour vivre et prospérer : coopération entièrement libre ou coopération dirigée, patronnée par