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notes sur l’éducation publique

On peut déplorer une semblable tendance : je ne comprends pas très bien qu’on s’en irrite ; autant se mettre en colère contre le temps qu’il fait dehors. Aussi bien, les choses peuvent-elles tourner autrement que n’augurent les pessimistes. Ce ne serait pas la première fois qu’une institution, médiocre ou mauvaise en soi, donnerait des résultats satisfaisants. Certes, le régime scolaire napoléonien a fait à la France un mal incalculable, mais il faut reconnaître que d’autres nations ont compris différemment l’éducation d’État et savent en tirer profit. Si donc la marche en avant de la démocratie oblige les peuples à accepter sans plus le discuter le principe de l’éducation par l’État ou sous le contrôle de l’État, je ne vois pas que ce soit là un motif suffisant pour renoncer à faire de la bonne pédagogie.

Les esprits chagrins d’ailleurs peuvent se rasséréner en constatant que le rôle de la famille grandit en même temps que celui de l’État. Si la constatation est inattendue et semble paradoxale, ce sont encore nos opinions préconçues qui en sont la cause. Lycurgue a dangereuse-