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l’éducation physique au xxe siècle

fonctionnement de la machine corporelle. C’est seulement ainsi que les organes se développeront normalement et régulièrement ; l’exercice en accélérera le développement, mais il ne peut l’accélérer efficacement et sans danger que s’il est strictement rationnel.

Par bonheur, ce caractère de modération n’ennuie pas l’enfant. Le rythme est une nouveauté pour lui : il s’en amuse. Évoluer avec ses camarades lui suffit : il ne discute pas les mouvements qu’on lui fait exécuter, parce qu’il ne les analyse pas ; il n’éprouve pas le besoin de leur découvrir un but, une utilité quelconques. Pour un autre motif, la jeune fille s’y complait également : il y a, au fond d’elle-même, une tendance héréditaire vers la grâce et l’harmonie qui lui fait goûter, instinctivement, des exercices aptes à produire ces qualités. Comment l’homme âgé, qui cherche à prolonger sa vigueur et le malade qui travaille à rétablir sa santé, ne s’éprendraient-ils pas d’un remède si aisé, si peu pénible, dont ils peuvent suivre eux-mêmes les résultats et, avec un peu de science et de réflexion, comprendre le principe et la méthode ? Le Kindergarten, l’École primaire, l’Institut médical, voilà où régnera et dominera, sans rivalité possible, la gymnastique