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l’état et la famille

terait au lieu de diminuer, ils se trouveraient impuissants, dans la pratique, à réagir efficacement. Le contrôle de l’État sur l’éducation n’est pas seulement un principe que la démocratie affirme ou consolide ; c’est aussi une habitude que les progrès de la civilisation répandent partout. L’opinion, munie désormais de moyens d’informations amples et rapides, est à même de suivre l’inspection, d’en connaître les résultats et de la provoquer là où elle ne se fait pas.

L’existence d’un tel courant n’est donc pas bien difficile à expliquer ; mais elle l’est encore moins à constater et là est le point capital. Quand on voit les célèbres « Public Schools » d’Angleterre, citadelles du particularisme, incliner à leur tour vers l’idée d’un contrôle officiel et leurs Headmasters, réunis en conférence, discuter favorablement le principe de l’inspection, peut-on douter qu’on soit en présence d’une irrésistible évolution ? Si les collèges anglais riches en ressources et en traditions, indépendants, étrangers aux fluctuations de la politique et établis dans un pays plus entraîné qu’aucun autre au self-government, — si de tels collèges renoncent au régime de la liberté absolue, où et comment luttera-t-on pour le défendre, avec quelque chance de succès ?