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la gymnastique

Muths et Jahn. Jahn, s’il visait à « rétablir la symétrie perdue de la nature humaine », appelait d’autre part le Turnplatz un « lieu de contestations chevaleresques ». Ce point de vue tout sportif a disparu. La gymnastique allemande dérive, en somme, d’Adolphe Spiess qui enseigna, de 1830 à 1848, à Giessen d’abord, puis à Darmstadt et fut le véritable instigateur, sinon le créateur des mouvements d’ensemble. Par là, il donna à la pensée de Muths et de Jahn toute sa portée ; il mit en usage l’instrument qui pouvait le mieux répondre à leurs vues et atteindre le but qu’ils s’étaient proposé.

Avec la meilleure volonté du monde, on ne saurait trouver dans la vie de Ling la même unité que dans celle des promoteurs de la gymnastique allemande. Il est vrai que la première partie de cette existence agitée confine à la légende. À peine adolescent, Ling, échappé de l’école, aurait parcouru toute l’Europe, exerçant les métiers les plus divers, tour à tour domestique, interprète, soldat dans l’armée de Condé… etc. À 17 ans, en tous les cas, il