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la psychologie du sport

La volonté ! voilà ce qui féconde le sport et le transforme en un merveilleux instrument de « virilisation ». Dans les métiers que je viens de citer ou dans d’autres du même genre, la limite de l’effort utile est assez vite atteinte. Il n’est pas nécessaire et il peut être imprudent de tenter davantage. À quoi bon ? Un travailleur intelligent vise à fournir le plus de besogne possible dans le moins de temps et avec le moins de fatigue possible. Le sportsman demeure étranger à toute préoccupation utilitaire. La tâche qu’il accomplit, c’est lui-même qui se l’est assignée et, comme il n’est pas obligé pour gagner sa vie de la recommencer le lendemain, le souci de se ménager lui est épargné. Il peut ainsi cultiver l’effort pour l’effort, chercher les obstacles, en dresser lui-même sur sa route, viser toujours un degré au-dessus de celui qu’il doit atteindre. C’est ce qu’exprime si bien la devise choisie par le Père Didon pour ses élèves d’Arcueil, groupés en Association athlétique. « Voici, leur avait-il dit, le jour de leur première réunion, voici votre mot d’ordre : citius, altius, fortius : Plus vite, plus haut, plus fort ! »