humain sur le sol. La natation n’est pas normale. C’est un combat avec un élément hostile qui est le plus fort et qui aura le dernier si l’on ne se soustrait pas à son étreinte, en temps voulu. La force des vagues rend sans doute le spectacle plus émouvant, mais l’onde la plus douce et la plus calme n’enlève pas au sport ce caractère combatif qui est son essence et fait son charme.
La bataille que le nageur livre au flot, l’alpiniste la livre à la montagne. On s’en aperçoit rien qu’à surprendre le regard dont il la mesure d’en bas, avant de commencer à en gravir les pentes. En effet, sous son masque impassible, elle va se défendre contre lui comme un adversaire vivant, l’égarant, le mystifiant, lui opposant une série déconcertante d’obstacles : d’énormes rochers à escalader, d’interminables pentes neigeuses à parcourir. Et ce ne sont là que les préliminaires. Elle tient en réserve, pour le perdre, d’épais brouillards qui l’envelopperont, des crevasses profondes qui s’ouvriront sous ses pas, de lourdes avalanches qui chercheront à l’entraîner dans leur course foudroyante ; elle tentera de le terrasser par le vertige, par la bise et par le froid ; et lui, ne vaincra que par une virile combinaison d’éner-