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notes sur l’éducation publique

langue. Il y a grand débat, à ce sujet, entre « classiques » et « modernes », les premiers tenant pour les langues mortes qui ont produit des chefs-d’œuvre sans pareils, les seconds tenant pour les langues vivantes qui, disent-ils, ont également produit des chefs-d’œuvre et possèdent, en plus, l’avantage de donner accès aux diverses formes de civilisation au milieu desquelles nous vivons.

Cette querelle paraît un peu oiseuse et surannée ; elle perdrait sans doute beaucoup de son acuité si l’on en dégageait d’abord la cause de l’antiquité, qui s’y trouve compromise. L’étude approfondie de l’antiquité est-elle une des bases nécessaires de tout enseignement secondaire ? Voilà une question à laquelle je suis convaincu que la démocratie, revenue de ses premiers éblouissements scientifiques, répondra, dans l’avenir, affirmativement. Cette étude doit-elle être englobée dans celle du grec et du latin ? Voilà une seconde question très distincte de la première, bien qu’on les ait si longtemps confondues et celle-là ne paraît pas comporter de réponse certaine. Remarquons d’ailleurs qu’il n’y a plus qu’une langue morte. Des deux, la plus puissante, la plus féconde, la plus géniale, la langue grecque est redevenue vi-