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l’enseignement des langues

selon les cas, la mention sommaire ou l’étude plus approfondie de chaque œuvre importante du génie humain à son rang historique, dans les circonstances de temps et de lieu où elle fut composée. Il ne peut être question d’agir de même pour les langues et de prendre des aperçus du chinois, du sanscrit, du grec, du latin, de l’arabe, de l’anglais, de l’espagnol, de l’allemand à mesure que défilent Confucius, Çakia Mouni, Démosthène, Cicéron, Mahomet, Shakespeare, Cervantes ou Gœthe. Prend-on, d’ailleurs, un « aperçu » d’un langage organisé ? J’ignore si les progrès de la philologie le rendront possible dans l’avenir. Peut-être qu’en serrant de plus près la recherche des lois qui président à la formation des langues, on arrivera à dégager leurs caractéristiques assez clairement pour que l’étude comparative en devienne aisée. Mais nous n’en sommes pas là et quand il est question pour nous d’apprendre une langue quelconque, morte ou vivante, ce ne sont point ses caractéristiques qui nous préoccupent ; nous avons en vue de réussir à la parler ou à la lire le plus couramment possible, soit pour en faire un usage pratique, soit pour goûter, sous leur forme originale, les pensées que des hommes ont formulées dans cette