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notes sur l’éducation publique

nobles et des chevaliers l’étaient aussi. À peine découverte, l’imprimerie se propage et, avec elle, l’instruction qui, désormais, va s’infiltrer peu à peu dans toutes les classes de la société.

Ce ne sont pas seulement ces différences si profondes, entre les siècles précédents et les quatre derniers siècles, qui légitiment une sorte d’entr’acte historique, c’est qu’ici le procédé d’enseignement doit se modifier. Au lieu de cette succession d’empires dont Bossuet s’émerveillait, il y a désormais une série de nations qui, jusqu’à nos jours, ne sortiront plus de l’histoire. La courbe de leurs destins s’élève ou s’abaisse ; elles n’en demeurent pas moins sur l’horizon universel. Il faut suivre leur formation simultanée, voir se développer leur génie respectif sous toutes ses formes. Cela ne saurait se faire, si l’on donne aux moindres combats livrés par les armées de Louis XIV et de Napoléon, aux moindres stipulations des traités internationaux, aux moindres conquêtes momentanées d’un Charles XII ou d’un Philippe II, une attention qui ne peut alors s’appliquer à des choses à la fois plus vastes et plus durables.