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son nom un très beau dîner. Une fête donnée au château de Septfontaines, par M. et Mme Pescatore, nous valut un collègue de plus, car nous élûmes peu après, comme membre pour le Luxembourg, en la personne de M. Maurice Pescatore, alors député, le plus sportif en même temps que le plus charmant des collaborateurs. Une mort prématurée devait seule nous l’arracher dix-neuf ans plus tard, alors que ce cavalier et chasseur indomptable venait de renouveler une dernière fois, en traversant l’Afrique de l’est à l’ouest, ses exploits cynégétiques. Je fus surpris, lorsque le ministre d’État Eyschen, chef du gouvernement, prononça sa harangue de bienvenue, de l’entendre louanger avec conviction la constitution du C.I.O. Jusqu’alors, on ne l’avait que critiquée parmi les dirigeants des fédérations dont elle gênait les ambitions. Mais amené à jeter les yeux sur les quelques articles qui la résumaient, M. Eyschen, dont le sens politique était fort estimé en Europe, avait aperçu et apprécié l’originalité de rouages si propres à assurer la complète indépendance du Comité et la défense de l’olympisme rénové envers et contre tous. Ce fut là, pour moi, un précieux encouragement à résister à certaines velléités de timidité inquiète qui se manifestaient parfois dans nos rangs.