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existaient, mais soit que leur existence fût précaire, soit que leur autorité fût discutée, ils ne présentaient pas encore l’assiette nécessaire. Quant aux fédérations, les unes — internationales — étaient encore peu nombreuses, aux prises avec des difficultés financières et, pour la plupart, ayant grand-peine à se faire obéir. Les autres — nationales — se montraient, en général assez anti-olympiques, voyant à tort dans les comités olympiques nationaux des rouages antagonistes et prétendaient traiter directement avec le Comité organisateur des Jeux sans comprendre à quel grabuge devait nécessairement conduire une telle pratique. Les Jeux Olympiques constituant un faisceau de tous les sports, les organisateurs pouvaient avoir ainsi à correspondre non seulement avec chaque pays, mais dans chaque pays avec chaque groupe sportif séparément.

La question des comités nationaux était très complexe. Leur façon de se constituer était très libre. À un moment, on vit un comité américain de cent membres et un comité japonais n’en comptant que quatre. Nous n’intervenions pas dans leur formation ni dans leur fonctionnement. Encore fallait-il prévoir la création de plusieurs comités s’opposant ou se contrecarrant dans le même pays. Cela s’était déjà produit dans l’Amérique du Sud. Comment alors reconnaître le bon ? En prévision d’incidents toujours possibles, j’avais fait passer un texte très dictatorial et dont j’espérais bien que nous n’aurions pas à nous servir, mais qui pouvait, à l’occasion être invoqué par les organisateurs des Jeux et les tirer d’embarras. D’après ce texte, la « reconnaissance » d’un comité national dépendait de ou des membres du C. I. O. pour le pays en question. Il