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mémoires olympiques

capitale suédoise avait été pratiquement décidé à Londres l’année précédente. Nos collègues allemands retirèrent la candidature de Berlin comme nous le savions d’avance, la reportant dès alors de façon officieuse à 1916. Les Suédois, qui n’aiment pas à improviser et ne sont jamais pris au dépourvu, avaient préparé et présentèrent un avant-projet assez complet, mais prêtant à discussion sur plusieurs points importants.

Peut-être n’est-il pas inutile de dire comment, sous quelle forme, par quels procédés se préparait en ce temps-là le programme des Jeux Olympiques, car beaucoup de sportifs n’en ont point idée et il s’est imprimé à cet égard beaucoup de faussetés.

La charte fondamentale des Jeux Olympiques ne liait ni les organisateurs, ni le Comité International d’une façon absolue, sauf en ce qui concerne les catégories sportives obligatoires. Cette charte avait été rédigée par le C. I. O. en conformité avec les directives posées par le Congrès de la Sorbonne de 1894. Les catégories susdites étaient les suivantes : sports athlétiques, sports gymniques, sports de combat, sports nautiques, sports équestres. Mais il n’était pas spécifié quelles seraient les distances, ni même les subdivisions de chaque catégorie. Dans ma pensée, il devait exister plus tard un programme fixe, toujours le même, dont les termes seraient arrêtés par un congrès où les comités olympiques nationaux seraient représentés. Mais les comités nationaux étaient en 1909 dans la période de formation ; il n’y en avait pas partout. La Hongrie, la Suède, l’Allemagne, la Bohême, l’Angleterre, étaient, si je n’en oublie pas, seules à en posséder de fortement organisés. Dans un grand nombre de pays, les comités olympiques