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l’amateurisme de l’autre lui donnaient un caractère presque exclusivement technique. Toutes ces conditions composaient un ensemble favorable. Dès la fin de 1908, la session s’annonçait comme très brillante : patronage du souverain, participation personnelle du prince héritier, tenue des séances à la Chambre des Seigneurs, tout présageait un succès complet.

Ce succès faillit être compromis par la mort du général von der Asseburg, enlevé le 31 mars après deux jours de maladie. Cette congestion foudroyante et parfaitement inattendue me laissa les premiers jours désemparé. Il fallait à Wartensleben, très jeune et non berlinois, un certain courage pour ne pas demander notre renonciation. Mais il se mit bravement à la disposition de ses collègues et j’en fus ravi. C’était, après tout, la meilleure solution. Il s’en tira à merveille. Tout resta organisé comme l’avait préparé le général. Wartensleben se substitua à lui comme amphitryon. Du 27 mai au 2 juin, séances et réceptions se succédèrent. Le kronprinz, le chancelier Bethmann-Hollveg, le ministre des Affaires Étrangères, alors M. de Shœn, comblèrent le Comité d’attentions aimables, auxquelles l’empereur, le dernier jour, joignit les siennes. Ce séjour à Berlin dans des circonstances assez particulières me permit de voir des choses fort intéressantes en vérité, mais dont le récit ne serait pas à sa place dans ces mémoires « olympiques ». On trouvera naturel que je le réserve pour mes mémoires « tout court », et m’en tienne à la mention des principaux résultats techniques de la session. Au cours de six séances bien remplies, un vote unanime fut rendu en faveur de Stockholm et le programme des Jeux de 1912 commença d’être étudié. En effet, le choix de la