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ne furent pas comprises et nous valurent de nombreux télégrammes de sympathie, mais aucune aide efficace. Seule la Royal Academy of Arts de Londres se montrait vraiment favorable, ce qui, en vue des Jeux prochains (Londres devenait de plus en plus probable) était bon signe. À la séance d’ouverture, Laffan avait prononcé de nouveau une de ces exquises allocutions françaises… et Mme Bartet, ravie, penchée derrière Claretie, me tirait par la manche : « Qui est-ce ? disait-elle avec une intense curiosité admirative… Qui est-ce ? »

La Conférence de 1906 n’en remplit pas moins son office principal en proposant au C.I.O. de créer « cinq concours d’architecture, de sculpture, de musique, de peinture et de littérature pour toutes œuvres inédites, directement inspirées par l’idée sportive, ces concours devant être désormais annexés à la célébration de chaque Olympiade ». De pareils concours, le C.I.O. se fût ridiculisé en les créant d’emblée à lui tout seul. Invité à le faire par un groupement compétent qui comprenait des adhérents de haute valeur, le C.I.O. se trouvait épaulé devant l’opinion.

À cet égard, la Conférence consultative, que termina d’ailleurs un très beau Festival de Sport et d’Art donné à la Sorbonne, n’avait pas manqué son but principal. La charte de l’Olympisme rénovée était maintenant complétée…

Pas tout à fait cependant. Dans la liste des vœux émis par le congrès initial de 1894 figurait une invitation au C.I.O. (qu’on venait de créer) d’avoir « à introduire dans ses règlements une clause lui donnant le droit d’exclure des concours toute personne qui, par des actes antérieurs, pourrait porter atteinte à la considération de l’institution ». Cette phrase n’était, certes, pas d’allure à réjouir