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me que son procédé nous mit à deux doigts d’une rencontre qu’empêcha l’intervention spontanée d’un diplomate français ami du C.I.O.

Le 7 octobre 1904, le premier ministre de Belgique, le comte de Smet, que je connaissais personnellement, m’avait informé que son collègue aux Affaires étrangères acceptait de faire remettre les invitations par l’entremise des légations belges. C’était un point important. Il déplorait, par ailleurs, que le bourgmestre de Bruxelles, M. de Max, refusât l’hospitalité de son fameux Hôtel de ville. Mais M. de Baillet nous procura le Palais des Académies, après tout mieux situé et plus commode.

C’est là que le Congrès s’ouvrit (juin 1905) par une séance solennelle qu’ornait un discours de Marcel Prévost, président de la Société des Gens de Lettres, venu de Paris pour parler de l’Esprit à l’école des sports : charmante contribution à des séances qui, à part ce discours, ne furent consacrées qu’à la technique. C’était son tour comme ç’avait été, au Havre, le tour de la pédagogie. Le programme était immense. Il avait la prétention de couvrir toute la question sous ses aspects les plus divers ; il occupait cinq ou six pages in-8o de façon à former un répertoire complet. Il va sans dire que tout cela ne pouvait être approfondi ; c’était plutôt un exposé. Un point de discussion qui est intéressant à rappeler, c’est le rôle du sport dans l’armée. Les représentants français, alors, commençaient de s’y montrer favorables. Les représentants allemands et toute leur école s’y déclaraient vivement hostiles. Il n’y avait là, selon eux, pour la formation du soldat que du temps perdu et des occasions de fâcheuses entorses données à la discipline. Dix ans plus tard, on sait avec quelle force ces préventions se trouvèrent