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l’initiative d’une législation si péremptoire en dehors des fédérations et sociétés techniquement compétentes. Ici, transparaissait la confusion qui devait se prolonger si longtemps entre les Jeux Olympiques et d’ordinaires championnats internationaux. Les membres du C.I.O. étaient des « trustee de l’idée olympique » et avaient charge d’en imprégner les concours quadriennaux des Jeux ; cela ne les rendait pas compétents pour se substituer aux techniciens dans la conduite même de ces concours. On avait de la peine à comprendre cela hors du Comité — et même, parfois, dans son sein.

La seconde proposition, ai-je dit, venait de Suède ; elle était inspirée par cette façon un peu simpliste et frénétiquement logique de régler les questions qui, doublée par ailleurs de certaines complexités imprévues, rend la mentalité Scandinave difficile souvent à suivre même par les étrangers qui en sont le plus épris. Du moment qu’il s’agissait de rénover les Jeux Olympiques, on devait le faire intégralement, donc écarter sans rémissions tout ce que le programme contenait de moderne, pour s’en tenir aux seuls exercices pratiqués dans l’antiquité. Je n’ai pas besoin d’insister sur le caractère négatif, impratique et, finalement, destructeur de notre œuvre qu’impliquait une telle proposition.

La troisième, seule, était recommandable. M. L. P. Sheldon, délégué à cet effet par l’American Athletic Union, fut admis à la défendre lui-même devant le C.I.O. Il le fit avec talent et modération. On nous demandait de provoquer un échange de vues entre tous ceux qu’intéressaient les questions de réglementation des concours et de donner aux accords qui en résulteraient l’appui de