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mémoires olympiques

jamais travaillant avec suite et vouloir le long du réseau des grandes routes de communication mondiale. Lorsque, très tardivement, les étudiants sont venus au sport, ils ont prétendu avoir des Jeux Olympiques spéciaux pour eux. Les ouvriers, il est vrai, ont fait de même et l’on m’a reproché d’avoir eu, dans l’un et l’autre cas, une attitude contradictoire. Je m’en expliquerai en temps voulu.

C’est le 24 mars 1903 que le sénateur Todaro m’avait officiellement communiqué, en qualité de président de la Federazione Ginnastica Italiana, le vote unanime émis quelques jours plus tôt par les délégués des sociétés de gymnastique italiennes et demandant que Rome fût désignée comme siège de la ive Olympiade. Trois années venaient de passer, discrètes et silencieuses pendant lesquelles le C.I.O. s’était à peine réuni et qu’avait remplies une correspondance abondante et serrée destinée à consolider les liens entre ses membres et la position du Comité vis-à-vis des groupements sportifs et des États. La réunion de Londres mettait en vedette l’heureux résultat de nos efforts.

La candidature romaine, un moment abandonnée par le président Todaro, avait trouvé dans le secrétaire de la Fédération italienne, M. F. Ballerini, un apôtre persistant. Le comte Brunetta d’Usseaux, sur ma demande, y avait apporté son concours zélé. Elle n’avait contre elle que les tendances régionalistes, bien plus accentuées alors qu’elles ne le sont aujourd’hui. La primauté de Rome ne s’imposait pas à tous. Milan se considérait comme seule métropole sportive dans la péninsule. Après elle, Turin faisait valoir ses titres.