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patronage du roi Édouard, avec autour de nos séances le plus possible de ce prestige que distille la vieille Angleterre aux jeunes institutions qui se réclament d’elle. Et de Londres, le C. I. O. confierait à la Ville Éternelle, à Rome-la-glorieuse, le soin d’organiser, quatre ans plus tard, les Jeux de la ive Olympiade.

Tout se passa conformément à ce plan. La session réussit de tous points, sauf que j’aurais voulu y associer en quelque manière les universités de Cambridge et d’Oxford et aussi le vieux collège de Rugby, cette Mecque de la pédagogie sportive. Mais mes chers amis, R. S. Laffan et Sir Howard Vincent avaient si bien fait les choses qu’en dehors du travail, toute une semaine se trouvait occupée, du 19 au 27 juin, par des festivités variées : luncheon à Mansion-House, dîners à Westminster et à la célèbre et luxueuse corporation des Fishmongers, excursions à Windsor et à Hurlingham, etc. Et puis, tous mes collègues ne comprenaient peut-être pas comme moi le désir persistant d’associer le monde universitaire à la renaissance olympique. En Amérique où, comme je l’ai déjà dit, les universités dominaient alors l’athlétisme, c’était chose faite. Nulle part en Europe ce n’était le cas. Je n’ai pas à faire ici le procès des étudiants ou plutôt de leur mentalité et des rapports de celle-ci avec la mentalité de leurs professeurs. Cette digression ne serait pas à sa place, mais il est trop certain qu’en une multitude de domaines (l’Olympisme n’est que l’un d’eux), la collaboration des forces universitaires entre 1890 et 1930 a constamment et très fâcheusement fait défaut à la chose publique. On les a trouvées dispersées et trop souvent gaspillées sur des chemins de traverse ou dans des impasses stériles, presque