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fallu consulter le C.I.O. Le temps manquait. Je laissai donc le Comité d’organisation voter sa propre dissolution. Il me donna mandat d’écrire à M. Mérillon dans les termes que je jugerais préférables. Je prévins ce dernier à titre privé et il me remercia de suite par un billet très chaleureux. Nous nous mîmes ensuite d’accord sur les termes d’une lettre officielle que je lui adressai le 15 mai. Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis sa désignation, mais là s’était bornée, semblait-il, l’activité du Commissariat. Mérillon, lui, ne restait pas inactif. Il avait proposé un certain nombre de mesures jugées essentielles, mais nulle réponse n’y avait été faite. J’ai de lui une lettre où il me fait part de son irritation et raconte qu’il a menacé de se retirer s’il n’était pas immédiatement donné suite à ses propositions — puis une autre, joyeuse : tout est signé. On va pouvoir enfin se mettre au travail. Enfin !… En réalité, il était déjà trop tard.

Le 5 juin 1899, nous avions eu chez lui un entretien. M. Bikelas, le comte Brunetta d’Usseaux, entré l’année précédente au C.I.O. et moi. Mérillon était principalement préoccupé de l’étranger où les comités constitués pour l’Exposition ne pouvaient être d’aucun secours et où il éprouvait que seuls nos collègues le tireraient d’embarras. Il m’avait prié de leur adresser une circulaire, ce que j’avais fait aussitôt. Je lui proposai même de profiter d’un prochain voyage dans les pays centraux et septentrionaux pour activer les efforts des membres du C.I.O. Ce voyage avait pour but de recueillir des documents en vue d’une série d’études sur « L’Avenir de l’Europe », promises à l’Indépendance Belge, et qui y parurent en effet dès l’automne. M. Mérillon aurait voulu me voir étendre mon voyage de façon à y com-