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La deuxième Olympiade (Paris 1900)

Onze ans plus tôt j’avais trouvé près des trois directeurs de l’Exposition Universelle de 1889, principalement de MM. Georges Berger et Alphand, une compréhension si rapide, un sens si pratique, des procédés si libéraux que j’avais escompté naïvement pareil appui pour 1900. Ce qu’ils avaient alors consenti pour l’œuvre naissante de la diffusion en France des sports scolaires, pourrait-on en 1900 le refuser à une entreprise telle que la résurrection olympique après la réalisation athénienne et le mouvement de presse qu’elle avait déterminé ? Mais la dictature unique avait remplacé le souple triumvirat, et comme beaucoup d’hommes remarquables, le commissaire général de 1900, M. Alfred Picard, détestait « prendre la suite » d’une idée. Notre unique entretien datait de loin, soit du 30 janvier 1894 ; il était donc antérieur de quelques mois au rétablissement des Jeux Olympiques. Tout de suite, la pensée de faire entrer la deuxième Olympiade dans l’Exposition Universelle de Paris lui avait déplu et non moins celle, connexe, d’une section sportive distincte, à la fois actuelle et rétrospective : projet dont je l’avais saisi le même jour et qui portait ma signature et celle de M. G. Strehly, professeur au lycée Montaigne, helléniste et gymnaste renommé. Le projet comportait l’édification dans l’enceinte de l’Exposition ou ses annexes d’une restitution de l’Altis d’Olympie. Dans l’intérieur des monuments eussent été groupés tous les objets et la documentation concernant les