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question de l’Éducation Physique peu digne d’avoir sa place dans un journal d’une certaine autorité. »

D’Angleterre les nouvelles étaient encourageantes. MM. Romanos, alors chargé d’affaires de Grèce, Constantin Manos, étudiant à Oxford, éveillaient des sympathies et recueillaient des fonds parmi la colonie grecque. Il n’était guère de pays avec lequel ne s’établit une correspondance souvent timide ou mal orientée, mais laissant place à quelque espérance. Tout cela, en général, passait par moi pour gagner Athènes, ce dont s’irritait fort M. Philémon. C’était un homme actif, avisé, bon administrateur je crois, mais de caractère jaloux et orgueilleux. Il se sentait encore incompétent et cela l’agaçait. Aussi, accueillit-il avec une satisfaction mal déguisée les déboires que j’éprouvais en France et surtout la tempête qui, un moment, souffla des bords de la Sprée.

À Paris, comme de juste, le gouvernement ignorait le mouvement bien qu’il en fût parti l’année précédente. Une subvention aux athlètes français pour aller à Athènes !… Quelle prétention ! Il nous fallut former nous-mêmes le comité français présidé par M. de Courcel et dont M. Fabens fut l’actif secrétaire. Après avoir accepté d’en faire partie, M. Mérillon, président de l’Union des Sociétés de Tir, se retira solennellement, « l’Union ayant décidé qu’il n’y avait pas lieu de participer à l’organisation ». L’étonnant c’est l’indignation dont témoignaient ses messages à ce sujet. « C’est presque incroyable, m’écrivait-il le 14 février 1895, que les organisateurs des Jeux Olympiques aient pu s’imaginer que l’Union Nationale de France deviendrait une annexe de leur comité et que le tir allait être « une bran-