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mémoires olympiques

vait durer. M. Tricoupis n’en revenait pas qu’on eût ainsi passé outre à sa volonté formelle. Il saisit le prétexte d’un incident surgi au cours d’une grève pour mettre le roi en demeure de « choisir » entre son fils et son ministre. Le roi, avec calme et résolution, exprima ses regrets de la démission qu’on lui faisait pressentir. Tricoupis se retira très ulcéré. Il garda une réelle rancune aux Jeux Olympiques, si bien qu’aux approches de leur célébration, il partit pour Nice. Il devait y trouver une mort rapide et inattendue, dont la nouvelle parvint à Athènes au cours des Jeux, un soir de grande fête, parmi l’éclat des illuminations et des musiques.

Sans attendre le dénouement de la situation, le prince royal avait tout de suite réorganisé le Comité du 12 novembre, modifiant aussi peu que possible les rouages provisoires. Il s’adjoignit de nouveaux collaborateurs, parmi lesquels M. Delyannis, devenu premier ministre, et M. Zaïmis, aujourd’hui président de la République. Il garda les deux secrétaires et les doubla de Constantin Mano et de George Streit, qui devait faire par la suite une carrière politique importante. Il plaça ses frères à la tête de commissions techniques et choisit, enfin, un secrétaire-général en la personne de M. T. Philemon, ancien maire d’Athènes qu’il envoya de suite à Alexandrie visiter M. Averof et obtenir de lui les crédits nécessaires à la reconstruction du Stade en marbre, comme au temps de Périclès. Le temps pressait. Depuis le 23 juin 1894 des mois avaient été perdus par la faute de l’opposition. On était bientôt au printemps de 1895. Il restait à peine un an pour tout faire.

Le programme des Jeux de 1896 est inconnu de la plupart des sportifs d’aujourd’hui. Rien