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de cinéma ni pour que des intérêts mercantiles ou électoraux s’en emparent. Nous avons voulu, rénovant une institution vingt-cinq fois séculaire, que vous puissiez redevenir des adeptes de la religion du sport telle que les grands ancêtres l’avaient conçue. Dans le monde moderne, plein de possibilités puissantes et que menacent en même temps de périlleuses déchéances, l’Olympisme peut constituer une école de noblesse et de pureté morales autant que d’endurance et d’énergie physiques, mais ce sera à la condition que vous éleviez sans cesse votre conception de l’honneur et du désintéressement sportifs à la hauteur de votre élan musculaire. L’avenir dépend de vous. ».

À Athènes avaient été organisées diverses manifestations dont J. E. Chryssafis, directeur de l’Éducation physique, était l’âme. Son ardeur et sa féconde activité se sont dépensées sans compter depuis des années au service du bien public. Lui et le nouveau membre du C.I.O. pour la Grèce, M. George Averoff, décédé prématurément il y a deux ans, s’ingéniaient, semble-t-il, à vouloir effacer de mon souvenir ce qui pouvait y demeurer de tel épisodes des premiers Jeux. Mais il n’en restait rien en vérité. Que ma thèse alors ait soulevé des objections, éveillé même trop vivement des susceptibilités patriotiques, il n’y avait là rien que de naturel. Tous comprenaient maintenant qu’en concevant les Jeux nouveaux sur un plan totalement international et en voulant leur donner pour cadre le monde entier, j’avais non seulement adopté le seul moyen pratique d’en assurer la pérennité, mais servi l’hellénisme au mieux de ses véritables intérêts. Je n’ai cessé de le servir en d’autres circonstances